Category: Patrimoine écologique

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Un hôtel 5 étoiles pour les hirondelles de rivage sur le site de COSUCRA

Soucieux de contribuer positivement à l’environnement, la société COSUCRA (Pecq), active dans la fourniture d’ingrédients alimentaires issus de la chicorée et du pois, le Contrat de rivière Escaut-Lys et Natagora, se sont accordés sur la nécessité de mettre en place un comité de gestion biodiversité. Ainsi, depuis 2021, ce comité regroupe différents acteurs de la région : la commune de Pecq, Natagora, le contrat de Rivière Escaut-Lys et COSUCRA. À raison de deux fois par an,  ils se réunissent dans le but de mettre en place de nouvelles actions concrètes et pour faire le point sur les actions en cours.

Une paroi aménagée en plein site par les hirondelles de rivage

L’hirondelle de rivage (Riparia riparia) est une espèce en voie de disparition et protégée (la chasse, la capture et la destruction de nids sont interdites). Sur le site de COSUCRA, depuis quelques années, des colonies d’hirondelles de rivage ont élu domicile dans la paroi d’une tranchée de leurs bassins. Seulement, avec le temps, cette zone sableuse et friable menaçait de s’effondrer. C’est ainsi qu’est né le projet de construire une paroi bétonnée aménagée, en août 2024 ; une opération à la fois efficace et peu coûteuse puisqu’elle n’aura nécessité que la location d’une grue et d’une carotteuse.

Un peu moins d’un an plus tard, le système fonctionne. Les premières observations réalisées au printemps 2025 ont confirmé l’occupation de la paroi artificielle par plusieurs dizaines d’hirondelles de rivage. Le site a retrouvé l’animation caractéristique de la période de nidification, avec allées et venues des oiseaux aménageant, nourrissant ou défendant leur cavité.

Mais la réussite de l’initiative repose également sur sa pérennité avec la question du suivi. D’ici la fin août, lorsque le niveau d’eau sera au plus bas et que la période de nidification sera terminée, une campagne d’entretien de cette paroi artificielle, conçue pour imiter les conditions naturelles, permettra d’élaguer la berge et de vérifier tant la stabilité de la paroi, que de l’absence d’obstructions dans les cavités

L’objectif de cette opération est simple : permettre à la population d’hirondelles de se développer. D’ailleurs, il est envisagé d’aménager une seconde paroi, d’ici quelques temps.

Ce type de projet illustre concrètement comment industrie et biodiversité peuvent coexister lorsqu’un dialogue est établi et que des actions concrètes sont mis en place. La collaboration entre COSUCRA et le Contrat de rivière Escaut-Lys en est la preuve et Delphine Bottequin, responsable du développement durable chez COSUCRA le confirme : « Cette belle collaboration avec le Contrat de rivière Escaut-Lys nous booste à développer de nouvelles actions. C’est bénéfique pour tout le monde. »

Civelles-2025 (2)

Des civelles dans le sous-bassin Escaut-Lys

Fin février, une opération de réintroduction de civelles, les jeunes anguilles d’Europe, a été menée sur le sous-bassin Escaut-Lys. Ce déversement s’inscrit dans le cadre du programme de soutien aux populations d’anguilles en Wallonie.

Nées dans la mer des Sargasses, au large des côtes américaines, ces “bébés” anguilles parcourent des milliers de kilomètres, portées par le Gulf Stream, avant d’atteindre les rivières et fleuves européens. Elles y grandissent plusieurs années avant d’entreprendre leur long voyage de retour vers la mer des Sargasses pour s’y reproduire. Un périple exceptionnel de près de 12.000 km aller-retour !

L’anguille est le dernier grand poisson migrateur présent sur notre sous-bassin. Espérons que ces civelles puissent grandir sereinement avant de repartir vers leur lieu de reproduction.

L’équipe du Contrat de rivière Escaut-Lys a apporté son soutien logistique au Service de la Pêche du SPW lors de cette opération. Au total, ce sont 20 kg de civelles qui ont été introduits sur sept sites sélectionnés, en fonction de leur capacité d’accueil. Cette action s’est déroulée simultanément sur l’ensemble de la Wallonie, illustrant l’engagement collectif pour la préservation de cette espèce emblématique.

Mare de Froyennes

Pourquoi et comment préserver les zones humides ?

Coupure de Leaucourt

Qu'est-ce qu'une zone humide ?

De manière générale, les zones humides sont des étendues de marais, de fagnes, de tourbières, d’eaux naturelles ou artificielles, permanentes ou temporaires, où l’eau est stagnante ou courante. Les zones humides sont des écosystèmes importants. Sur notre territoire, peuvent être retrouvées les différentes zones suivantes :

  • les eaux courantes ;
  • les eaux stagnantes (étangs, mares …) ;
  • les zones inondables (prairies humides, forêts alluviales, fonds de vallée, ripisylves …) ;
  • les zones hydromorphes (tourbières, marais, roselières …).

 Lorsque la valeur écologique et scientifique d’une zone humide est reconnue par le Gouvernement, on parle alors de zone humide d’intérêt biologique (ZHIB). 

Quel est son intérêt ?

Les zones humides jouent un rôle essentiel pour l’environnement.

1. Gestion de l’eau 

Rares sources d’eau douce sur Terre, elles agissent comme des filtres naturels et contribuent à la purification de l’eau grâce aux différents micro-organismes qui les composent et qui ont une action sur les particules polluantes. Les zones humides jouent également un rôle essentiel en stockant l’eau et en la libérant ensuite lentement, ce qui régule le débit des cours d’eau et des nappes phréatiques et permet, ainsi, de limiter les risques de crues et d’inondations. 

2. Changement climatique

Au niveau des sols et de leur biodiversité, elles compensent les sécheresses de plus en plus fréquentes. En milieu urbain, elles permettent de diminuer la température ambiante des villes et jouent un rôle fondamental dans la régulation du climat, en stockant de grandes quantités de carbone.

3. Biodiversité

Ces zones sont également cruciales pour la biodiversité puisqu’elles abritent une multitude d’espèces animales et végétales, dont certaines sont rares ou en voie de disparition. Les zones humides représentent un lieu de reproduction, de nourriture, de repos. Il est donc indispensable de les conserver et de les restaurer pour garantir la survie de cette faune et flore. 

Malheureusement, de nombreuses zones humides sont menacées par l’urbanisation, l’agriculture intensive et le drainage des sols, ce qui compromet leur capacité à remplir leurs fonctions écologiques.  Aujourd’hui, les zones humides disparaissent 3 fois plus vite que les forêts. Il est ainsi primordial de les préserver et de les restaurer, pour la faune, la flore, mais aussi pour les services écosystémiques et environnementaux qu’elles fournissent à l’ensemble de la planète.

Lorsqu’une zone humide se trouve sur un territoire public, différentes mesures peuvent être prises afin de préserver ces zones et de les mettre en valeur. Il est aussi possible de recréer des zones humides là où il n’y en a plus. Des mares d’aspect et de profondeur variées sont également creusées pour apporter plus de biodiversité à la zone (accueil des amphibiens, oiseaux …). 

Et chez nous ?

  • Sur notre sous-bassin, des actions sont notamment en cours de réalisation sur les communes de Tournai. En collaboration avec le Contrat de Rivière, le Département de la Nature et des Forêts (DNF) et la commune, des restaurations du régime hydrique de parcelles forestières ont démarré. L’objectif est de renforcer la capacité de stockage d’eau par débordement des cours d’eau, dans les parcelles les plus humides.
  • À Rumes, la Province de Hainaut à recréé une zone humide pour favoriser le débordement du cours d’eau frontalier, l’Elnon.
  • À Mouscron, la commune aménage un réseau de zones humides variées, de mares et de prairies humides, pour renforcer la biodiversité, l’éducation à l’environnement et lutter contre les effets du changement climatique.
  • De nombreuses mares ont également été réalisées sur le sous-bassin par les communes, les associations, les Parcs naturels, les riverains … autant de petites zones, de profondeur et d’aspect variés,  seront également creusées pour apporter plus de biodiversité à la zone (accueil des amphibiens, oiseaux …).

Que dit la législation ?

La Convention sur les zones humides (signée en 1971 à Ramsar, en Iran) est l’unique traité environnemental consacré à un écosystème particulier. Son caractère mondial le rend d’autant plus exceptionnel. Sa mission consiste à favoriser la conservation et l’utilisation rationnelle des zones humides, partout dans le monde. 

D’autres législations et statuts de protection sont existants, en Belgique, et règlementent les pratiques au sein de zones d’intérêt biologique. 

Plus d’infos :
https://environnement.wallonie.be/legis
https://biodiversite.wallonie.be/fr/accueil.html?IDC=6
https://rsis.ramsar.org/about?language=fr

Sources :
https://www.adalia.be/sites/default/files/media/resources/Fiche-zones-humides_PoleGD.pdf
https://www.e-biom.com/pourquoi-et-comment-preserver-les-zones-humides

Paysage La Verne patrimoine écologique

La verne

Entre le canal et le lieu dit Rivage à Wiers, la Verne de Bury traverse une grande zone d’exploitation forestière (marais de la Roer) et une zone agricole où elle a conservé une apparence assez naturelle. Le lit redevient sinueux à méandriforme, on retrouve une ripisylve et parfois un fonctionnement latéral du cours d’eau (zone inondable) contribuant, dans la zone forestière, au développement d’une des dernières forêts alluviales de notre territoire. Les nombreuses sources, ruisseaux et fossés drainant cette zone contribuent fortement à améliorer la qualité des eaux.

 Le cours d’eau présente les caractéristiques d’une rivière à contexte piscicole mixte (salmonicole et ciprynicole). La Lotte de rivière (Lota lota) appelée localement bourbotte, était présente sur la Verne de Bury jusqu’il y a peu. Sa disparition pourrait être due à la qualité des eaux, aux gestions par curage qui ont fait disparaitre son habitat…

La totalité de la zone forestière est reprise en zone Natura 2000. On y retrouve du Chabot (Cottus Gobius) et de la loche de rivière ((Cobitis taenia).

Paysage La Verne patrimoine écologique

Ces espèces d’intérêt européen ont été recensées dans le lit de plusieurs cours d’eau présents dans la zone.

Les activités économiques sont liées à la populiculture, l’exploitation forestière et l’élevage. On trouve de nombreux étangs destinés à des activités de loisirs : pêche, chasse… parfois intensives.

castor

Le Castor Européen (Castor fiber)

Le castor est de retour le long de l’Escaut et la Lys depuis quelques années et semble s’y plaire de plus en plus !