Category: Publication CREL

Capture d’écran 2025-10-09 à 16.37.41

Comprendre et prévenir les inondations

Chaque 13 octobre, l'ONU nous invite à prendre conscience des risques de catastrophe auxquels nous sommes exposés, et à agir pour mieux s'en prémunir.

Instaurée en 1989, la Journée internationale pour la réduction des risques de catastrophe a pour objectif de sensibiliser chacun d’entre nous à une culture du risque et encourager les actions de prévention, les catastrophes ne se produisant pas seulement « ailleurs ». Elles nous touchent ici aussi, en Wallonie et implique, notamment, les catastrophes naturelles, accentuées par le changement climatique, comme en témoigne tristement l’été 2021.

23 risques naturels sont identifiés dans notre pays, dont les principaux sont :
la prolifération des espèces exotiques envahissantes (EEE), les feux de forêt qui vont souvent de pair avec les vagues de chaleur (canicule), mais également la sécheresse et les inondations, qui nous concernent prioritairement en tant que Contrat de rivière avec la mission « Culture du Risque et Résilience du territoire face aux Inondations ».

Différents types d’inondation 

Comprendre les risques, c’est la première étape pour mieux y faire face. Et le risque pour votre habitation n’est pas le même que vous soyez proche d’un cours d’eau, à flanc de colline, en bordure d’un champ … :

  • L’inondation par débordement, la plus connue, arrive quand un cours d’eau sort de son lit mineur pour inonder son lit majeur… dans lequel des habitations, entreprises ou autres enjeux peuvent être implantés. 
  • Le ruissellement causé par l’écoulement parfois très rapide des eaux de pluie dans les terrains en pente, peut aussi éroder les sols cultivés et provoquer des coulées boueuses.
  • La remontée de nappe quand d’intenses épisodes pluvieux gorgent nos sols et font remonter l’eau en surface. 
  • Le refoulement lorsque nos systèmes d’égouttage et de canalisation arrivent à saturation.


Réduire les risques à son échelle 

En Wallonie, près d’1 personne sur 3 est exposée à une inondation par débordement ou ruissellement. Il est donc essentiel d’analyser son environnement pour mieux anticiper les risques auxquels son habitation et ses proches pourraient être confrontés.

Les Contrats de Rivières et le SPW ont, dans ce but, développé un guide d’autodiagnostic pour que le citoyen puisse identifier les points faibles de son habitation et mettre en place des aménagements préventifs. Que ce soit pour empêcher l’eau d’entrer ou, lorsque ce n’est pas possible, pour limiter les dégâts. Le guide est disponible en ligne et en version papier auprès de votre administration communale.

Et même si vous n’êtes pas directement exposé aux inondations, vous pouvez agir. Car l’eau de pluie tombe chez tout le monde et chacun peut contribuer à limiter les dégâts en aval.

Comment ? En infiltrant l’eau de pluie là où elle tombe, autour de sa maison et dans son jardin, via des revêtements perméables (herbe, graviers, pavés drainants …) et en la temporisant, afin qu’elle s’écoule plus lentement (noues, mares, citernes de rétention …), en entretenant les systèmes d’écoulement des pluies (gouttières, caniveaux, drains …) …

L’idée est de respecter au maximum le trajet naturel de l’eau, afin de ne pas aggraver la situation chez les voisins. Certains aménagements doivent aussi être réfléchis et calibrés par des professionnels.

Un enjeu collectif

Cette réflexion d’analyse et d’aménagement face aux inondations est aussi importante à l’échelle d’un bassin versant, dans son ensemble, car toute modification des sols sur les plateaux a automatiquement une incidence sur les vallées.

Les différents acteurs du territoire wallon, SPW, provinces, communes … ont bien conscience du rôle à jouer dans les futurs aménagements urbains, ruraux et fluviaux, afin d’agir au mieux selon la zone considérée : infiltrer et stocker l’eau en amont, puis diriger et affaiblir son cours jusqu’à finalement l’évacuer et le protéger en aval. Différentes solutions sont ainsi mises en place afin de minimiser les risques au maximum : mesures urbanistiques, plantation de haies, reméandration de cours d’eau, création de zones de rétention d’eau, de bassins d’orage …

Les possibilités sont nombreuses pour rendre notre milieu de vie résilient et considérer les cours d’eau non pas uniquement comme des agréments paysagers, mais bien comme des éléments vivants du territoire.

gestion jussie canal espierres

Un été fructueux

L’été, ça rime avec soleil et farniente. Mais, au Contrat de rivière Escaut-Lys, ça n’a pas chômé ! L’équipe a profité de la période estivale pour gérer divers projets, principalement autour des espèces exotiques envahissantes, avec l’aide précieuse de son étudiant, Rémy, engagé pour l’occasion.

Ainsi, c’est un peu moins de 56 km de cours d’eau, où les Balsamines de l’Himalaya ont été traitées, qui ont été parcourus à Frasnes, Peruwelz et le long de l’Escaut de Bléharies à Escanaffles.

Au niveau des Berces du Caucase, Rémy a aidé à la gestion de deux populations.

En support aux voies hydrauliques et avec l’aide des jeunes “Étés solidaires” d’Estaimpuis, une veille sur la Jussie a été réalisée sur les berges du canal de l’Espierre. Ainsi, 0,15m3 ont été enlevés à manuellement, en complément des  20m3 retirés mécaniquement.

À côté de ce travail, notre étudiant a également participé à différents chantiers fascines sur le territoire et pris part au cadastre des fossés, sur la communes de Brunehaut et a contribué aux inventaires xénope (Comines), piscicole (Celles), ainsi que des bassins (Frasnes).

Fosses 2025

Inventaire des fossés

Depuis plusieurs semaines,  en collaboration avec Ipalle et la Province du Hainaut, le Contrat de rivière Escaut-Lys a lancé un inventaire des fossés sur les communes du territoire qu’il couvre. Les fossés sont, en effet, essentiels pour l’évacuation des eaux et la prévention des inondations, et constituent un réseau important au niveau des communes. Ainsi, les fossés de Brunehaut et de Comines sont les premiers à passer au crible et à être répertoriés scrupuleusement à l’occasion de cet inventaire qui permettra d’en optimaliser la gestion.

L’objectif de cette démarche est double : mieux connaître l’état des fossés afin de lutter le plus efficacement possible contre le risque d’inondation et assurer une gestion durable des eaux pluviales sur les différents territoires communaux.

Il se peut qu’à l’occasion, vous aperceviez des personnes à proximité des fossés … Ne vous inquiétez pas trop de cette présence inhabituelle, il s’agit tout simplement du Contrat de rivière Escaut-Lys, mandaté pour effectuer ce relevé.

Mare de Froyennes

Pourquoi et comment préserver les zones humides ?

Coupure de Leaucourt

Qu'est-ce qu'une zone humide ?

De manière générale, les zones humides sont des étendues de marais, de fagnes, de tourbières, d’eaux naturelles ou artificielles, permanentes ou temporaires, où l’eau est stagnante ou courante. Les zones humides sont des écosystèmes importants. Sur notre territoire, peuvent être retrouvées les différentes zones suivantes :

  • les eaux courantes ;
  • les eaux stagnantes (étangs, mares …) ;
  • les zones inondables (prairies humides, forêts alluviales, fonds de vallée, ripisylves …) ;
  • les zones hydromorphes (tourbières, marais, roselières …).

 Lorsque la valeur écologique et scientifique d’une zone humide est reconnue par le Gouvernement, on parle alors de zone humide d’intérêt biologique (ZHIB). 

Quel est son intérêt ?

Les zones humides jouent un rôle essentiel pour l’environnement.

1. Gestion de l’eau 

Rares sources d’eau douce sur Terre, elles agissent comme des filtres naturels et contribuent à la purification de l’eau grâce aux différents micro-organismes qui les composent et qui ont une action sur les particules polluantes. Les zones humides jouent également un rôle essentiel en stockant l’eau et en la libérant ensuite lentement, ce qui régule le débit des cours d’eau et des nappes phréatiques et permet, ainsi, de limiter les risques de crues et d’inondations. 

2. Changement climatique

Au niveau des sols et de leur biodiversité, elles compensent les sécheresses de plus en plus fréquentes. En milieu urbain, elles permettent de diminuer la température ambiante des villes et jouent un rôle fondamental dans la régulation du climat, en stockant de grandes quantités de carbone.

3. Biodiversité

Ces zones sont également cruciales pour la biodiversité puisqu’elles abritent une multitude d’espèces animales et végétales, dont certaines sont rares ou en voie de disparition. Les zones humides représentent un lieu de reproduction, de nourriture, de repos. Il est donc indispensable de les conserver et de les restaurer pour garantir la survie de cette faune et flore. 

Malheureusement, de nombreuses zones humides sont menacées par l’urbanisation, l’agriculture intensive et le drainage des sols, ce qui compromet leur capacité à remplir leurs fonctions écologiques.  Aujourd’hui, les zones humides disparaissent 3 fois plus vite que les forêts. Il est ainsi primordial de les préserver et de les restaurer, pour la faune, la flore, mais aussi pour les services écosystémiques et environnementaux qu’elles fournissent à l’ensemble de la planète.

Lorsqu’une zone humide se trouve sur un territoire public, différentes mesures peuvent être prises afin de préserver ces zones et de les mettre en valeur. Il est aussi possible de recréer des zones humides là où il n’y en a plus. Des mares d’aspect et de profondeur variées sont également creusées pour apporter plus de biodiversité à la zone (accueil des amphibiens, oiseaux …). 

Et chez nous ?

  • Sur notre sous-bassin, des actions sont notamment en cours de réalisation sur les communes de Tournai. En collaboration avec le Contrat de Rivière, le Département de la Nature et des Forêts (DNF) et la commune, des restaurations du régime hydrique de parcelles forestières ont démarré. L’objectif est de renforcer la capacité de stockage d’eau par débordement des cours d’eau, dans les parcelles les plus humides.
  • À Rumes, la Province de Hainaut à recréé une zone humide pour favoriser le débordement du cours d’eau frontalier, l’Elnon.
  • À Mouscron, la commune aménage un réseau de zones humides variées, de mares et de prairies humides, pour renforcer la biodiversité, l’éducation à l’environnement et lutter contre les effets du changement climatique.
  • De nombreuses mares ont également été réalisées sur le sous-bassin par les communes, les associations, les Parcs naturels, les riverains … autant de petites zones, de profondeur et d’aspect variés,  seront également creusées pour apporter plus de biodiversité à la zone (accueil des amphibiens, oiseaux …).

Que dit la législation ?

La Convention sur les zones humides (signée en 1971 à Ramsar, en Iran) est l’unique traité environnemental consacré à un écosystème particulier. Son caractère mondial le rend d’autant plus exceptionnel. Sa mission consiste à favoriser la conservation et l’utilisation rationnelle des zones humides, partout dans le monde. 

D’autres législations et statuts de protection sont existants, en Belgique, et règlementent les pratiques au sein de zones d’intérêt biologique. 

Plus d’infos :
https://environnement.wallonie.be/legis
https://biodiversite.wallonie.be/fr/accueil.html?IDC=6
https://rsis.ramsar.org/about?language=fr

Sources :
https://www.adalia.be/sites/default/files/media/resources/Fiche-zones-humides_PoleGD.pdf
https://www.e-biom.com/pourquoi-et-comment-preserver-les-zones-humides