Le SPW a publié toute une série de documents sur les Habitats d’Intérêt Communautaire de Wallonie
« La Wallonie abrite sur son territoire 41 types de milieux naturels ciblés par l’Union Européenne, notamment via le réseau Natura 2000. Cette publication est une importante synthèse des connaissances sur ces milieux et sur leurs caractéristiques régionales.
La Directive Européenne « Faune-Flore-Habitats » définit une liste de biotopes dont la conservation est une priorité à l’échelle du Continent en raison de leur rareté, de leur vulnérabilité ou de leur caractère remarquable à une échelle biogéographique. Certains de ces biotopes sont complètement naturels, d’autres ont été générés et entretenus par des pratiques traditionnelles. Ils constituent l’une des ossatures du réseau européen Natura 2000.
Cette publication en 7 volumes décrit les 41 types d’habitats « d’intérêt communautaire » que l’on peut retrouver sur le territoire wallon, en détaillant leurs caractéristiques régionales : leur origine, les espèces qui les composent, leur variabilité, leur distribution…
Non, ce n’est pas bon de donner du pain aux canards !
Le pain n’est pas un aliment adapté au régime alimentaire des oiseaux d’eau. Imbibé d’eau il gonfle dans l’estomac pouvant entrainer des troubles digestifs.
L’absence de vitamines et de protéines spécifiques provoque des déformations et interrompt la croissance normale des jeunes. Le cas le plus fréquent est la maladie appelée « l’aile d’ange ». Au lieu de rester à plat contre le corps, les ailes se développent vers l’extérieur et les oiseaux ne peuvent plus voler. Dans l’eau, les morceaux de pain fermentent favorisant le développement de bactéries et de maladies comme le botulisme.
En se remplissant l’estomac de pain, les animaux mangent moins et perdent l’habitude de chercher leur nourriture. Ils deviennent de plus en plus dépendants des hommes.
Lorsqu’on nourrit les oiseaux d’eau, ils ont tendance à se regrouper en grand nombre. Le pain non consommé et les excréments participent à la dégradation de la qualité de l’eau. Par leur piétinement, les oiseaux détruisent la végétation des berges et favorisent leur érosion.
Le nourrissage contribue à la prolifération et à la concentration d’espèces invasives, telles que la bernache du Canada (Branta canadensis), l’ouette d’Égypte (Alopochen aegyptiaca)…
Ces espèces vont s’approprier l’espace et la nourriture et peuvent avoir un comportement agressif à l’égard des autres oiseaux d’eau et des humains.
Le nourrissage est interdit par la loi !
Il est possible que le nourrissage des espèces sauvages, dont les oiseaux d’eau, soit interdit dans certaines communes par un règlement de police général. Vous risquez donc une amende administrative.
Vous voulez faire quelque chose ?
N’intervenez que lors des fortes périodes de gels avec une nourriture adaptée et variée (pensez aux plantes sauvages, à l’orge, à l’avoine, éventuellement au maïs concassé…)
Vous pouvez aussi favoriser les espaces où nous pourrons trouver seuls notre nourriture (Herbiers aquatiques, pelouses, berges enherbées, plantation de fruitiers et arbres à baies, espaces sauvages…).
L’Escaut a récemment connu plusieurs épisodes de pollution aux hydrocarbures. À chaque fois, le Contrat de rivière a été contacté en première ligne par les citoyens pour prévenir les services concernés. Cependant, chaque personne peut prévenir directement un service de la Wallonie sur ces atteintes à l’environnement via un numéro unique : le 1718.
Le 1718 est un standard téléphonique pour toutes les infractions environnementales. Vous aurez au bout de la ligne une personne qui vous posera des questions précises afin d’envoyer un agent du Département de la Police et des Contrôles (DPC – police de l’environnement) sur place constater, enquêter et verbaliser les auteurs s’ils sont identifiables. L’agent fera également le lien avec les services de secours et/ou la protection civile au besoin.
Pour ce faire, il est important d’agir rapidement ! Si vous constatez une attente à l’environnement, appelez sans tarder le 1718 !
Le Contrat de rivière Escaut-Lys peut naturellement être également averti, car il accompagne régulièrement les services concernés via son expertise et sa connaissance du territoire.
Depuis plusieurs années, on constate sur notre sous-bassin un développement plus important d’algues ou de plantes aquatiques dans certains plans d’eau (mares, étangs), canaux et cours d’eau aux débits lents.
Le développement de ces algues et plantes peut être préjudiciable au bon fonctionnement de ces milieux et il peut également s’accompagner de la prolifération de cyanobactéries qui peuvent avoir un impact sur la santé publique.
Que sont les cyanobactéries ?
Ce sont des bactéries qui sont capables de photosynthèse comme les végétaux, pour produire leurs molécules organiques. Pour cela elles utilisent des pigments comme les phycocyanines de couleur verts bleu qui leur ont valu leurs noms d’algues bleues ou la phycoérythrine de couleur rouge. Comme les algues et les plantes, elles utilisent les nitrates, phosphates, etc. pour se développer. Et elles sont aussi capables d’utiliser l’azote de l’air.
Elles sont unicellulaires, mais certaines peuvent former des colonies ou des filaments. On les associe au phytoplancton. Elles sont apparues il y a plusieurs milliards d’années et seraient à l’origine de l’oxygène sur terre. On les trouve dans les océans, les eaux douces et sur la terre. Elles sont capables de survivre dans des conditions extrêmes et il en existe plus de 2000 espèces.
Pourquoi posent-elles des problèmes ?
Certaines cyanobactéries produisent des toxines, les cyanotoxines qu’elles libèrent dans l’eau lorsqu’elles se dégradent. En grande quantité elles peuvent être dangereuses, voire mortelles pour les animaux et l’homme. Certaines peuvent causer des irritations de la peau ou des allergies par simples contacts et par ingestion, d’autres sont à l’origine de problèmes au foie ou au système nerveux. (plus d’information sur http://environnement.sante.wallonie.be/home/slide/les-sites-de-baignade-wallons-sous-haute-surveillance-bacteriologique.html )
En temps normal ces toxines sont peu présentes. Le problème survient lorsque les cyanobactéries et les algues se développent de manières trop importantes sous l’effet de la chaleur et de l’enrichissement des eaux en nitrate et phosphate notamment. On assiste alors à des efflorescences ou blooms algale (algues +cyanobactéries). Ils peuvent avoir différentes couleurs (bleu-vert, rouge…) et différents aspects (écume, peinture, mousse…). Ces phénomènes apparaissent généralement en été ou en automne.
Un impact fort sur les milieux et la santé publique
L’excès de nutriment dans les milieux aquatiques va favoriser le développement de la végétation aquatique plantes, algues et donc des cyanobactéries. Ce phénomène naturel d‘enrichissement du milieu appelé eutrophisation se trouve accéléré par les activités humaines et va avoir un impact sur le fonctionnement des milieux aquatiques.
Pour dégrader les algues et les plantes qui se sont développées, les bactéries vont devoir consommer plus d’oxygène ce qui entraine une très forte diminution voir dans certains cas une disparition de l’oxygène dissous dans l’eau et donc une mortalité des espèces aquatiques. À terme de nombreuses espèces disparaissent.
La matière organique dégradée s’accumule au fond des plans d’eau contribuant à son comblement et à son enrichissement favorisant le phénomène.
Notons que dans certains plans d’eau, les périodes d’anoxies favorisent le relargage des nutriments, notamment des phosphates dans le milieu et donc favorise le phénomène.
Des phénomènes qui vont s’accentuer ?
Ces phénomènes devraient être de plus en plus fréquents, car ils sont favorisés par les effets du changement climatique.
Les fortes précipitations en plus de provoquer de plus en plus d’inondations accentuent les phénomènes de ruissellements et l’entrainement vers les milieux aquatiques de plus de nutriments et de pollutions.
L’augmentation des températures à la surface du globe se traduit par une augmentation des températures des eaux douces. Les hivers peu rigoureux et les périodes de sècheresse favorisent la concentration des pollutions et le réchauffement rapide des eaux.
Les périodes de sècheresse de ces dernières années et l’enrichissement de nos milieux aquatiques par les activités humaines augmentent donc les risques de développement des algues et des cyanobactéries dans nos milieux aquatiques.
Comment détecter la présence de cyanobactérie ?
Il n’existe pas de méthodologie ou d’analyses spécifiques pour déterminer de la présence de cyanobactérie. Elles peuvent se développer sur un support au fond de l’eau ou en pleine eau. Leur présence se détermine avec un microscope en identifiant les espèces. Il faut donc faire un prélèvement et l’envoyer à un laboratoire capable de faire la détermination. En cas de doute, évitez de vous baigner ou de toucher l’eau.
Cependant certains signes peuvent vous indiquer la présence de cyanobactérie et donc d’un risque pour la santé :
Le premier ce sont les efflorescences ou blooms algales qui ne laissent aucun doute. Les eaux sont vertes, vert bleu parfois rouge et il apparait un film plus ou moins épais à la surface des eaux.
Des eaux vertes, vert bleu, indiquent un développement important d’algues et potentiellement de cyanobactéries.
On peut voir des irisations sur l’eau comme si de l’huile flottait à la surface.
Lorsqu’on prélève de l’eau avec ses mains et des gants, il reste des masses gluantes sur les gants lorsque l’eau s’est écoulée.
Les zones de baignade
Le suivi des cyanobactéries (ou algues bleues) est réalisé sur les lacs et les étangs en Wallonie depuis la saison balnéaire 2011.
Si un agent trouve la couleur ou l’aspect de l’eau suspect, il demande alors des analyses spécifiques pour les cyanobactéries.
Comment empêcher le développement des cyanobactéries ?
Les cyanobactéries fonctionnent comme les plantes. Elles ont besoin de lumière et de nutriment pour se développer. Intervenir sur un de ces facteurs peut limiter leur développement.
Il convient donc de limiter les apports en azote et en phosphate dans le milieu. Ils sont souvent liés aux activités humaines : rejets domestiques, engrais agricoles, érosion des sols… travailler à l’échelle du bassin versant est la meilleure solution.
Attention qu’elles sont capables d’utiliser l’azote de l’air à l’inverse des algues. Le facteur limitant pour les cyanobactéries est donc surtout les phosphates.
On peut aussi favoriser la concurrence entre les plantes et les algues. Recréer des berges végétalisées avec des plantes, des arbres, des herbiers aquatiques, qui vont prendre des nutriments. Les herbiers aquatiques peuvent également limiter le réchauffement des eaux.
Dans le cadre de notre projet « culture du risque inondation », nous rencontrons actuellement les entreprises spécialisées dans la protection des habitations afin de pouvoir informer au mieux les riverains lors des rapports de recommandations. Nous espérons également finaliser une offre d’achats groupés pour les riverains par l’intermédiaire du Contrat de rivière.
Ces fournisseurs proposent notamment des batardeaux (barrières anti inondations) basés sur des techniques innovantes dont certaines ont été récompensées lors du concours Lépine des inventions.
Nous avons déjà eu le plaisir de rencontrer la société belge BFP system et l’entreprise normande Paréau TIB, qui a fait le déplacement depuis la France. En février, nous recevrons Hydroprotect, qui est basée à Neufchâteau en Belgique.